« À première vue, ce ne sont que de simples boîtes noires, qui s’alignent devant nous. Pourtant, si notre œil prend la peine d’y pénétrer, alors l’univers de l’artiste nous apparaît fait de débris, d’épaves et de restes, dans lequel le spectateur ne peut que basculer. En entrant dans le cocon qui abrite l’image, il se promène dans ces usines désaffectées. Alessia Nizovtseva use d’une méthode archaïque pour construire son œuvre : ses photographies sont incisées aux endroits de hautes lumières, ne conservant ainsi que de faibles et sombres contrastes. Ce que la lumière a créé – la photographie – devient image de l’ombre, reléguée au fond d’une boîte obscure qui circonscrit le regard. La photographie se présente alors comme sortie salvatrice, comme lieu sûr. Ses installations mettent en vitesse les principes phénoménologiques liés à l’expérience du regard, interrogent les structures de perception et de représentation, et s’apparentent ainsi à des théorèmes visuels et poétiques.»